Selon les déclarations du ministère turc de l'Intérieur, 29 personnes ont trouvé la mort et 166 autres ont été blessées samedi 10 décembre lors d'un double attentat à la bombe dans le cœur d'Istanbul, entre la place Taksim et l'ancien palais de Dolmabahçe. Parmi les 29 victimes, 27 sont des policiers. La ville a déjà été secouée cette année par plusieurs attaques liées à la rébellion kurde ou aux jihadistes. "D'après nos estimations, il y a eu deux explosions", la première "tout près" du stade de l'équipe de football de Besiktas et la seconde, "qui semble être le fait d'un kamikaze", dans le parc voisin de Maçka, a précisé le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu. Selon le ministre la voiture piégée a explosé près d'un car de la police ayant acheminé des agents mobilisés pour assurer la sécurité aux abords du stade, situé dans un quartier très fréquenté. Recep Tayyip Erdogan a ajouté que la Turquie avait "assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme".
"Une voiture remplie d'explosifs aurait explosé là où notre unité (de la police) antiémeute était déployée peu après le départ des supporters à l'issue du match", a dit le ministre. "Cette attaque visait un car de la police antiémeute", a-t-il précisé, ajoutant que près de 20 agents avaient été blessés, dans un premier bilan. Après l'explosion, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, aux abords duquel des dizaines de policiers, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, empêchaient tout passage, tandis qu'un hélicoptère survolait le quartier.
Des dizaines d'ambulances arrivaient sur place toutes sirènes hurlantes, tandis que d'autres s'éloignaient des lieux avec des blessés à leur bord, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Un témoin de l'explosion a raconté à l'AFP avoir vu "des morceaux de corps voler". Les autorités ont interdit de diffuser des images liées à l'attaque, une mesure prise après chaque attentat. "Il apparaît que ces explosions, qui se sont produites juste après le match Besiktas-Bursaspor, avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes", a ajouté le président Erdogan.