Des chercheurs français ont réussi à détecter des cellules où le VIH peut rester dormant pendant des années. Une avancée majeure dans la lutte contre le sida ?
Une équipe du CNRS de Montpellier (Hérault) a identifié une protéine qui trahit la présence du VIH dans certaines cellules du sang, selon un article publié dans la revue Nature (en anglais), mercredi 15 mars. Cette découverte pourrait permettre de développer de nouveaux traitements contre cette maladie, qui affecte 150 000 personnes en France, selon le Sidaction, dont l'édition 2017 débute vendredi 24 mars.
Car le virus du sida reste pour l'instant incurable. Si les trithérapies permettent de contrôler l'infection, aucun traitement ne permet d'éradiquer le VIH. Il peut en effet se cacher pendant des années dans des cellules dites "réservoirs", devenant ainsi indétectable pour les défenses immunitaires et pour les antiviraux.
On sait depuis 1996 que le VIH trouve abri dans les lymphocytes T CD4, des cellules du système immunitaire, indique Le Parisien. Ces globules blancs sont normalement dormants : "Ils assurent la veille dans le sang et activent la réponse immunitaire dès qu'ils rencontrent un antigène", explique Gaël Petitjean, chercheur en virologie et coauteur de l'étude, à franceinfo. "La difficulté est qu'on ne parvenait pas à identifier les [cellules infectées]", précise Monsef Benkirane, directeur de l'Institut de génétique humaine (IGH) de Montpellier, au Parisien.
Les chercheurs du CNRS ont toutefois trouvé le moyen de détecter ces réservoirs. Ils ont découvert une protéine, nommée CD32, à la surface des lymphocytes infectés. "Cette protéine ne s'exprime jamais à la surface des cellules saines", relève Gaël Petitjean. Elle fonctionne donc comme un "drapeau", qui permettrait de distinguer les réservoirs au milieu des cellulles saines, note le Huffington Post. AFP