L'inquiétude est à son comble chez les salariés du groupe Vivarte. Ce lundi s'est ouvert en effet une semaine cruciale puisque la direction du groupe doit donner plus de détails sur le plan social, qui pourrait menacer jusqu'à 2000 emplois. Dans le détail, les premières annonces sont attendues à l'occasion d'un comité de groupe, cet après-midi. Mardi et mercredi, sont également prévus des comités centraux d'entreprise extraordinaires des enseignes La Halle, La Halle aux chaussures et André, ainsi que de Vivarte Services -la filiale fonctions support du groupe-. Enfin, des comités d'établissement doivent se tenir dans la semaine.
Que peut-on attendre de ces comités? Pour les syndicats, la convocation de toutes ces instances ne laisse aucun doute. «On va vers “trois PSE” à la Halle, la Halle aux chaussures et chez Vivarte Services», affirme la CFDT. Le syndicat anticipe 2000 suppressions de postes dans un groupe qui employait en 2016 17.000 salariés. La CGT évalue de son côté entre «1.500 et 2.000» les suppressions de postes qui pourraient être annoncées. Une restructuration qui fait suite aux plans sociaux déjà lancés en 2015 (La Halle, Kookaï, Défi Mode et André), avec à la clé la suppression de 1850 postes. Sans permettre de redresser la barre. Les employés sont donc appelés à se mobiliser à 13 heures devant le siège social parisien du groupe. «Non à la casse sociale pour du cash», s'indigne la CFDT dans un communiqué. L'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et SUD). Les syndicats, qui tirent la sonnette d'alarme depuis des mois, avaient fini par être reçus début janvier par le cabinet du secrétaire d'État à l'Industrie Christophe Sirugue. Mais ils en étaient ressortis «extrêmement déçus». Pour sauvegarder les emplois, l'intersyndicale va présenter lundi un «plan alternatif» visant à pérenniser les enseignes.
Pour l'heure, l'entreprise reste silencieuse. «Patrick Puy [PDG du groupe Vivarte nommé pour un an] va annoncer une extension des plans de cession de magasins élaborés par son prédécesseur Stéphane Maquaire, accompagnés de plans sociaux dans des enseignes», détaille néanmoins Le Parisien, ce lundi. «Son objectif: recentrer Vivarte autour d'un noyau d'enseignes comme La Halle (...), et vendre les autres». La marque espagnole Merkal et Besson chaussures seraient ainsi concernées, en plus de Pataugas, Kookaï et Chevignon, dont la cession était prévue depuis l'an dernier. «Il y a trop d'enseignes de centre-ville», affirme un expert du dossier dans les colonnes du quotidien. Ce qui fait craindre aux syndicats un «démantèlement complet» du groupe au seul profit des fonds actionnaires (Oaktree, Babson, GLG et Alcentra), des «fonds vautours» pour le responsable CFDT Jean-Louis Alfred. Car, même si l'effacement de 800 millions d'euros dans le cadre du mandat ad hoc devait aboutir, il resterait encore 700 millions d'euros de dette, une charge trop lourde pour le groupe.
FRANCE INFO