Des ouvriers turcs employés sur un chantier de rénovation du métro n'ont pas été payés pour certains depuis 8 mois.
Certains attendent depuis huit mois d'être payés, mais aussi d'être embauchés. Pour dénoncer la situation de 32 ouvriers turcs, la CGT les a poussés à arrêter le travail depuis lundi 23 janvier minuit. Vinci, le géant du bâtiment qui a sous-traité ce chantier à sa filiale Sogea, dénonce une "situation inacceptable". La RATP a quant à elle décidé de porter plainte contre X "pour le préjudice subi".
Dursun Bayram est l'un de ces ouvriers. Il travaille sans salaire depuis trois mois. "On m'a dit 'bientôt, on va te payer'". Et puis j'ai eu un chèque", dit l'ouvrier plaquiste de 38 ans, dont 16 passés en France.
Le chèque, sans provision, sera rejeté. En interdit bancaire, Dursun Bayram risque l'expulsion, faute d'avoir payé son loyer. Et il est loin d'être le seul dans ce cas.
Vinci "enquête sur la situation des salariés de l’entreprise FH Service, sous-traitant de sa filiale Sogea TPI, opérant sur ce chantier de rénovation de la station Châtelet à Paris" pour le compte de la RATP, a indiqué le groupe. "Selon nos informations, ces ouvriers sont en situation régulière en France. Pour autant, il y aurait des retards dans le paiement de leurs salaires." Sogea TPI est "actuellement en contact avec l'employeur" FH Services et ses salariés, "pour trouver sans délai une solution durable à cette situation", indique le géant du BTP Vinci.
La RATP a pour sa part "décidé de porter plainte contre X pour le préjudice subi". Le maître d'ouvrage du chantier a affirmé dans un communiqué s'être "acquitté de toutes ses obligations contractuelles" vis-à-vis de Sogea, notamment le paiement de "toutes les factures présentées (...) pour le compte de son sous-traitant". La régie a dit n'être "en aucune manière à l'origine du litige".
Cependant, pour les ouvriers, la CGT et un représentant du personnel du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail de la RATP, ni la Soega; ni la RATP ne pouvaient ignorer ces faits, dénoncés lors de plusieurs grève en 18 mois. AFP/RTL/FI