Cinq personnes ont été arrêtées et condamnées pour avoir fumer ou manger depuis le début de la période de jeûne religieux de l’islam. Pourtant, et comme le dit Fida Hammami d’Amnesty Internationale Tunis : « Il n’y a aucune loi dans la législation tunisienne, qui dit que tout le monde doit jeûner ou que les non-jeûneurs ne peuvent pas le faire en public. »
« Ça reste quelque chose que les gens font discrètement. Je dirais que ceux qui l’affirment et le revendiquent sont une minorité. Mais pas ceux qui le font » explique-t-elle.
Composé essentiellement de jeunes, le collectif Fater, a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux avant de participer à une manifestation le 11 juin 2017 à Tunis. Un pique-nique géant, organisé en pleine journée, phénomène inédit pour un pays comme la Tunisie.
« Ce que j’ai fait toute ma vie c’est me cacher. Mais eux, ils veulent plus. Ils veulent manger, boire et boire de l’alcool pendant le ramadan et en public » explique Karim Benabdallah, membre du collectif.
Ce mouvement s’illustre par l’envie de ne plus se cacher. Sur la page Facebook de la communauté, des internautes publient les bonnes adresses de restaurant qui servent en journée pendant le ramadan. « Il en ont marre de toute cette hypocrisie. Ils en ont marre d’être pourchassés » conclut-il.