Le suisse Holcim va fusionner avec le français Lafarge pour créer le numéro un mondial du ciment. Pour le président d’honneur de Saint-Gobain, "ce ne sera plus un groupe français". "C’est tout à fait inquiétant qu’on effeuille la marguerite. Un certain nombre de groupes français importants sont en train de disparaître : Alcatel-Lucent, Alstom, Lafarge…", dit Jean-Louis Beffa , qui a tenté plusieurs fois de rapprocher Lafarge et Saint-Gobain. Selon lui, "Lafarge disparaît en tant que société à prise de décision en France. Pour notre pays, ce n’est pas un bon signe". Il précise : avec la fusion entérinée vendredi par les actionnaires d’Holcim, "ce n’est plus un groupe français, ce n’est pas un groupe à égalité franco-suisse, c’est clairement un groupe suisse".
Le président d’honneur de Saint-Gobain vient de publier Les clés de la puissance (Seuil). Il examine les deux géants mondiaux que sont la Chine et les Etats-Unis et s’inquiète pour l’avenir de l’Europe : "Nous sommes en train de perdre notre rang (…) Dans certains secteurs, nous n’avons pas de sociétés à la taille de l’Europe". Jean-Louis Beffa critique la Commission européenne et la direction de la concurrence : "Elle est obsédée par la défense du consommateur. On va finir par avoir un consommateur parfaitement défendu et des producteurs uniquement étrangers".