Un premier faux pas du président de la République ? Emmanuel Macron, dont les débuts sont salués par les observateurs français et internationaux, a commis au minimum une maladresse, vendredi 2 juin, lors d'un déplacement dans le Morbihan. En marge de la visite du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage atlantique d'Etel, le chef de l'Etat a osé une plaisanterie "pas très heureuse" sur le kwassa-kwassa, une embarcation de fortune souvent utilisée par des migrants de l'archipel des Comores pour tenter de rejoindre Mayotte, le 101e département français.
"Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien", a tenté Emmanuel Macron en riant. Les propos du président ont été qualifiés de "malvenus" par l'Elysée, contacté par Le Lab. Ils ont également suscité l'indignation, notamment au regard du nombre de Comoriens morts chaque année dans cette tragédie migratoire.
Entre les Comores et Mayotte se trouve une route de migration économique illégale, peu médiatisée. Les kwassa-kwassa sont régulièrement utilisés par des passeurs et des migrants pour faire la traversée entre les îles de l'archipel des Comores et Mayotte. La traversée représente un périple de 70 kilomètres.
En 2014, 597 kwassa-kwassa ont ainsi été interceptés par les autorités françaises avec à leur bord 12 879 personnes, et 610 passeurs ont été arrêtés, selon des données de la Direction générale des Outre-mer, reprises par Outre-mer 1ère. Il s'agit d'un moyen bon marché de passer d'un île à l'autre, car la traversée peut coûter jusqu'à 1 000 euros dans sa formule "jet confort" quand on a les moyens de s'offrir une embarcation privative. Pour ceux qui sont prêts à partager le bateau, il y a la formule "jet éco" (500 euros) ou le kwassa-kwassa (250 euros), détaille ainsi L'Express.