François Fillon, déstabilisé par l’affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, garde un solide socle d’électeurs de droite, ce qui rend sa victoire à la présidentielle encore possible, selon plusieurs experts.
Ces quinze derniers jours ont vu la cote de popularité du candidat de la droite à la présidentielle chuter de 18 points en un mois, à 25% d’avis favorables sur son action, selon un sondage Ipsos diffusé mercredi. Les intentions de vote ont également fortement baissé, à 18,5% (-6,5), selon un sondage Ipsos Sopra Steria diffusé jeudi.
Toutefois, selon le «rolling» quotidien Ifop-Fiducial (qui le donnait jeudi à 18,5%), il a effectué une remontée d’un point en une semaine.
Dans ces baromètres, Emmanuel Macron lui a ravi la deuxième place (derrière Marine Le Pen qui fait toujours largement la course en tête), le reléguant à la troisième, éliminatoire.
A noter néanmoins l’avantage non négligeable de l’ex-Premier ministre sur l’ancien ministre de l’Economie: 61% de ses électeurs potentiels sont sûrs de leur choix, contre seulement 33% de ceux de son rival.
µ«Je crois que François Fillon peut encore l’emporter», affirme le politologue Philippe Braud à l’AFP. «La droite ne peut plus changer de cheval maintenant, il est trop tard», souligne-t-il. «Le fait que Fillon fasse front ajoute à sa solidité», ajoute ce spécialiste en sociologie politique, et «sa personnalité est plus rassurante que celle de Macron».
Son collègue Jean-Daniel Lévy (Harris Interactive) pense aussi que «Fillon a encore ses chances». «L’affaire aurait pu le tuer. Elle ne l’a pas fait . Il reste stable à 17/20% d’intentions de vote. Même s’il n’est pour le moment qu’en troisième position, ça peut basculer, l’électorat de Macron étant beaucoup plus friable que le sien», analyse-t-il.
Autre facteur favorable au candidat Fillon: «les électeurs de droite veulent leur revanche. Tous ne font pas crédit à François Fillon d’être honnête mais ils font contre mauvaise fortune bon coeur», affirme M. Lévy.
(Libération) (Gify.com)