Le parquet national financier s'intéresse à ce qui pourrait être un vaste système d'évasion fiscale. Plusieurs milliers de comptes ouverts au Crédit Suisse, et non déclarés au fisc français, sont dans le viseur de la justice qui a annoncé vendredi 31 mars l'ouverture d'une enquête. Celle-ci porte sur des soupçons de blanchiment aggravé de fraude fiscale.
Le Crédit Suisse, deuxième établissement bancaire suisse, fait l'objet d'une enquête dans plusieurs pays. Des perquisitions ont été menées par des agents du fisc dans une opération menée conjointement par les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et l’Australie.
Aux Pays-Bas, deux personnes ont été arrêtées et des lingots d'or, des toiles de maître et de l'argent liquide ont été saisis. Selon la presse suisse, les autorités néerlandaises ont signalé aux pays concernés l'existence de 55.000 comptes suspects au sein de cette banque. 3.800 sont en lien avec les Pays-Bas.
Face à ces allégations, le Crédit Suisse a publié un communiqué laconique pour confirmer l'existence de "contacts" entre ses bureaux européens et les autorités locales au sujet "d'affaires fiscales de clients". La banque assure en parallèle qu'elle ne collabore plus avec des clients "non conformes" avec la législation fiscale et qu'elle applique le programme français et néerlandais de déclaration volontaire. L'établissement indique par ailleurs avoir mis en place pour ses sites européens l'échange automatique de renseignement en matière fiscale, un système qui met fin de facto au secret bancaire. AFP