Le constructeur chinois de bus électriques BYD ("Build Your Dreams"), appuyé par le milliardaire américain Warren Buffett, va investir 10 millions d’euros dans une unité de production en France. C’est Beauvais qui a été retenu pour accueillir un site de fabrication sur une emprise de 80.000m². Deux cents bus électriques par an devraient être produits dans une première phase.
Cette annonce est une demi-surprise, car lors du salon européen de la mobilité de Paris en juin 2016, Isbrand Ho, directeur Europe du groupe BYD (Build Your Dreams), avait expliqué qu’il souhaitait implanter une unité de fabrication de bus en France, mais qu’il n’avait pas encore choisi le site. Il évoquait à l’époque Le Mans ou Rennes.
Finalement ce sera Allone dans l'Oise, une commune de l'agglomération de Beauvais dans l’Oise. Une bonne nouvelle pour l'emploi. Le constructeur va investir 10 millions d’euros pour y implanter sur une emprise de 80.000 m², un site de production de 32.000 m² où seront assemblés jusqu’à 200 autobus et autocars électriques par an dans une première phase. Une centaine d’emplois seront créés.
Cette unité de production recevra des chassis et des carrosseries produits en Hongrie, dans l’autre unité de production européenne de BYD. Le site français les assemblera et y installera la chaîne de traction, les batteries et tout l’équipement intérieur. "Au total l’usine d’Allone réalisera 60% de la valeur ajoutée du bus".
Opérationnelle début 2018, cette usine aura une capacité annuelle de production de 200 autobus et autocars. A terme cette capacité sera portée à 400 en seconde phase et jusqu’à 800 selon l'évolution du marché. Cette unité devrait également produire des carrosseries et des chassis .
Pour Isbrand Ho, "Le choix de la France s’explique par le fait que le marché français des bus est le plus important en Europe. Beauvais et la région Hauts-de-France ont été choisis en raison de la qualité du bâtiment qui nous a été proposé, de la localisation géographique idéale et de la proactivité des autorités locales et régionales".
Outre l’assemblage des bus, BYD prévoit la mise en place d’un service après-vente d’entretien et de réparation, ainsi qu’un centre logistique pour les pièces détachées. A plus long terme, un centre d’essais pour les tests de batteries pourrait voir le jour.
Avec cette implantation, BYD se positionne sur le marché français du bus électrique juste au moment où celui-ci s'apprète à décoller. La loi sur la transition énergétique impose, en effet, aux agglomérations de plus de 250.000 habitants de ne plus acquérir que des bus électriques pour leur centre-ville (50% des commandes à partir de 2020, et 100% à partir de 2025). Un marché que convoitent d'autres constructeurs dont de nombreux nouveaux entrants.