Récemment, une caissière avait été licenciée (puis réintégrée) à cause d'une erreur de caisse de 0,85 centimes d'euros. Ce lundi 26 décembre, la CGT Auchan City de Tourcoing dénonce une histoire sordide selon laquelle Fadila*, une jeune caissière de 23 ans en contrat de professionnalisation, a été victime d'une fausse couche à son poste qu'elle n'aurait pas été autorisée à quitter.
La jeune femme a démarré à l'Auchan City de Tourcoing après avoir signé son contrat de professionnalisation en novembre 2016. "Une jeune marocaine élégante qui a passé une grande partie de son enfance en Italie et qui possède un bagage culturel et professionnel très intéressant", décrit Samuel Meegens, secrétaire général de l'Union locale CGT Tourcoing. Alors qu'elle vient de commencer, Fadila apprend sa grossesse. Nausées, fatigue, vertiges... elle a naturellement besoin de se rendre aux toilettes pendant qu'elle travaille. Elle en fait la demande mais celle-ci aurait été refusée sous prétexte que si on lui accorde, il faudra que ce soit le cas pour tous les employés. La jeune femme a même précisé, dans un entretien à Radio Campus Lille, qu'elle a été obligée de "ravaler son vomi". Malgré les signaux d'alerte émis par la jeune femme auprès de sa responsable, elle a été victime d'une fausse couche à la caisse où elle travaillait. Elle s'en est rendue compte en se levant de son siège plein de sang. Les pompiers lui ont demandé si elle avait pu aller aux toilettes : "Non, pas depuis trois heures que je demande", dit-elle leur avoir répondu.
Après une nuit à l'hôpital, Fadila s'est entretenue au téléphone avec sa supérieure : "Il faudra ramener le justificatif", lui aurait-elle rétorqué, lui demandant également si elle pouvait revenir travailler le lendemain. "La façon dont on lui a parlé lui a cassé les jambes, elle a pris un coup", témoigne Samuel Meegens, secrétaire général de l'Union locale CGT Tourcoing. Au final, Fadila n'aura reçu que 350,64 euros de salaire pour le mois de novembre : "La période d'arrêt consécutive à ce drame personnel ne m'a pas été rémunérée", indique-t-elle, dans un courrier adressé à la direction, précisant que cette dernière n'a pas reconnu qu'il s'agissait d'un accident du travail. De surcroît, la semaine pendant laquelle elle est venue travailler alors qu'elle tenait à peine physiquement ne lui a pas été payée non plus.