La police locale a-t-elle falsifié un document qui aurait pu conduire à l'arrestation d'Anis Amri avant qu'il ne passe à l'acte le 19 décembre 2016 sur le marché de Noël ? La ville de Berlin en est persuadée. Selon Andreas Geisel, le ministre de l'Intérieur du Land de Berlin, les enquêteurs disposaient depuis plusieurs mois d'éléments suffisants pour interpeller le Tunisien de 24 ans qui était surveillé, à l'époque, par la police.
La surveillance des communications téléphoniques d'Anis Amri révélait en effet qu'il se livrait à un trafic de stupéfiants en bande organisée, ce qui rendait son arrestation "tout à fait possible", poursuit le ministre. "Les éléments auraient suffi à obtenir un mandat d'arrêt du parquet."
Un document jette en particulier le doute. Celui établi par la police berlinoise "le 17 janvier 2017" mais "visiblement antidaté au 1er novembre 2016". "Manifestement" afin de "tenter de masquer des négligences dans la surveillance". Ce document ne parle en effet "que de petits trafics et d'anesthésiques." C'est-à-dire des délits qui ne rendaient pas l'interpellation d'Anis Amri urgente. Ce qui fait penser à Andreas Geisel qu'il y a eu "falsification" et "soustraction de malfaiteur".
Le 19 décembre 2016 au soir, Anis Amri avait foncé sur la foule du marché de Noël de la capitale allemande au volant d'un camion. Douze personnes avaient été tuées. Le terroriste, en fuite, avait été abattu le 23 décembre par des policiers italiens, à Milan. AFP