Pour la première fois, un pape a prononcé publiquement le mot "génocide" - au risque de se fâcher avec la Turquie, qui ne reconnaît qu'une "guerre civile". C'était à l'occasion de la messe de commémoration du centenaire du massacre, en présence du président arménien. "Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme le premier génocide du XXe siècle a frappé votre peuple arménien. Les deux autres ont été ceux perpétrés par le nazisme et par le stalinisme. Et plus récemment d'autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au Rwanda, au Burundi, en Bosnie." Ces propos risquent bien de vexer la Turquie, qui ne reconnaît qu'une "guerre civile" sur son sol, une guerre dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. Les Arméniens, eux, estiment qu'1,5 million des leurs ont été tués entre 1915 et 1917.
Certains pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu l'existence d'un génocide. D'autres, comme les Etats-Unis, n'emploient pas le mot, pour ne pas détériorer leurs relations avec la Turquie, puissant allié au Proche-Orient.