Les mises en gardes de Bruxelles n'ont servi à rien. Mardi 13 juin, la Commission européenne a lancé des procédures d'infraction contre la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, pour leur refus obstiné d'accueillir des demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce.
"J'espère que les trois gouvernements vont changer leur position [car] l'Europe, ce n'est pas seulement pour demander des financements", a rappelé Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen aux migrations, réclamant de la solidarité dans le partage du fardeau migratoire, depuis Strasbourg.
Les procédures d'infraction seront déclenchées formellement mercredi. Elles peuvent aboutir à une saisine de la Cour de justice de l'UE et, en dernier ressort, à de lourdes sanctions.
Or, la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque s'opposent aux "relocalisations" adoptées par l'UE en septembre 2015, pour soulager l'énorme pression migratoire pesant sur Rome et Athènes. Alors que les pays de l'Union s'était donné deux ans pour répartir 160 000 demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce vers d'autre pays, et ce en partie en fonction de quotas, seulement un peu moins de 21 000 personnes ont été relocalisées.
"Chantage", pour le ministre des Affaires étrangères hongrois; des sanctions "illégales" pour son homologue polonais... Le Premier ministre tchèque a quant à lui répondu sur Twitter que "les quotas ne fonctionnent pas, encouragent l'immigration illégale et ont diminué la confiance des citoyens dans l'UE."