"Depuis plus d'un an, le quartier Chapelle-Pajol, à Paris (Xe- XVIIIe), a totalement changé de physionomie : des groupes de dizaines d’hommes seuls, vendeurs à la sauvette, dealeurs, migrants et passeurs, tiennent les rues, harcelant les femmes". Tout commence avec cet article du Parisien, publié le 18 mai. Le quotidien décrit longuement comment des femmes de ce quartier du nord-est de la capitale "se plaignent de ne pas pouvoir se déplacer sans essuyer des remarques et des insultes de la part des hommes". Le sujet, explosif, entraîne immédiatement une vive controverse, forçant la maire de Paris à réagir.
Face à cette situation, Anne Hidalgo a décidé de réagir dans une série de tweets. La mairie de "Paris et la préfecture de police ont identifié cette problématique depuis plusieurs semaines et déploient un dispositif dédié pour sanctionner les auteurs de ces actes et permettre au plus vite un retour à la normale", écrit l'édile, qui promet "un plan d'actions spécifiques contre les discriminations envers les femmes" et l'augmentation "de façon importante des contrôles de police".
Interviewée par franceinfo, Nathalie, membre de l'association SOS La Chapelle, tire la sonnette d'alarme. "En plein cœur de Paris, vous avez des quartiers où les femmes doivent maintenant faire attention à leur manière de s'habiller, doivent faire des détours pour ne pas subir de harcèlement physique ou verbal. Nous nous sentons toutes extrêmement en danger. Ça devient dramatique", explique-t-elle.
Dans une interview à franceinfo, le maire PS du 18e arrondissement de Paris, Eric Lejoindre, reconnaît l'ampleur du problème : "Il y a une difficulté pour les femmes, mais aussi pour les hommes, à circuler sur cette place, c'est indéniable". Mais, ajoute-t-il, "je ne suis pas sûr que la façon dont Le Parisien a décrit les choses soit exactement conforme à ce qui est vécu sur place".
La création d'un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) consacré à Pajol sera étudiée le 31 mai, lors d'une rencontre entre le procureur de la République, François Molins, et les maires d'arrondissements, précise Le Parisien.