Santé : ” les médecins sont en danger”

Les agressions de médecins généralistes ont atteint un nombre record en 2016 : près de 1 000, selon l'Observatoire de la sécurité des médecins. Récemment, le docteur Pierre Goidin, à Dunkerque, a par exemple subi de nombreuses violences, pendant plusieurs semaines.

Interrogé sur France Info, Bertrand Legrand, secrétaire général de la confédération des syndicats médicaux français raconte "ces agressions se produisent partout, et on sait qu'il y a une très forte sous-déclaration. Il suffit de regarder la pétition qu'on a faite pour soutenir monsieur Goidin : il y a 12 000 signataires. Toutes les agressions ne sont pas signalées, elles ne sont pas l'objet de plaintes systématiquement, et pourtant il est temps de se rendre compte que les médecins sont en danger".

Le professionnel a développé : "Souvent les médecins généralistes vont estimer que c'est une sorte de faute, ou en tous cas, ils estiment qu'ils n'ont pas réussi à apaiser les tensions. C'est conscient ou inconscient, mais c'est une réalité des choses, une sorte d'auto-culpabilité. Moi je travaille dans le Nord, à Tourcoing, dans un quartier dangereux, je me fais agresser tous les jours, mais évidemment je ne porte pas plainte tous les jours. Neuf fois sur dix, l'agression était gratuite et elle se règle entre personnes de bon sens".

Pour autant, Bertrand Legrand n'a pas prévu de solliciter directement le nouveau gouvernement. Pour lui, "les politiques (...) ont du mal à comprendre le monde libéral", ce qui est "source d'incompréhension." "Mais il y a des solutions simples et concrètes à mettre en place" a expliqué Bertrand Legrand. "Je voudrais dire aux maires que dès qu'ils ont un professionnel de santé libéral agressé, ils peuvent faire appel à la préfecture, où une personne est dédiée à la sécurisation des professionnels de santé, elle a un budget pour installer des caméras et pour sécuriser des périmètres".

Une certitude pour Bertrand Legrand : "maintenir un médecin généraliste dans un quartier difficile, c'est essentiel. On n'imagine pas le rôle que l'on peut avoir en tant qu'intermédiaire social".

FTV INFO

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