Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) engage une nouvelle procédure de sanction contre la chaîne C8, où officie l'animateur de «Touche pas à mon poste». Cette action a été déclenchée au motif que l'émission véhiculait des préjugés sexistes et présentait une image dégradante de la femme. Le CSA avait pourtant sorti un premier carton rouge en novembre: une séquence dans laquelle le chroniqueur Jean-Michel Maire embrassait la poitrine d'une jeune femme contre son gré avait valu à la chaîne TNT du groupe Canal+ d'écoper d'une mise en demeure.
L'animateur n'a pas tenu compte de l'avertissement, quelques jours plus tard, il demandait à sa chroniqueuse Capucine Anav de fermer les yeux et de deviner quelle partie de son corps elle touchait, alors qu'il avait guidé ses mains sur son sexe.
Tollé des associations féministes, polémique sur les réseaux sociaux et vague d'indignation dans l'opinion. L'affaire déclenche 1379 plaintes auprès du CSA en plus des 2700 concernant l'épisode du baiser déplacé. Conséquence directe de la multiplication des débordements: 6711 signalements visant «Touche pas à mon poste» ont été recensés en 2016. Un record qui vaut au divertissement phare de C8 d'arriver en tête du classement des émissions ayant suscité le plus de plaintes auprès du régulateur...
La procédure de sanction qui vient d'être engagée suit d'ailleurs de peu une première action menée par le CSA au mois de novembre pour «atteinte à la dignité de la personne humaine».
Le CSA pourrait infliger à C8 une amende s'élevant jusqu'à 3% du chiffre d'affaires de Vivendi, la maison mère du groupe Canal+. Soit la modique somme de 320 millions d'euros. Autres possibilités, la suppression du divertissement ou l'apposition du logo interdit aux moins de douze ans, obligeant «Touche pas à mon poste» à une diffusion tardive en soirée. Le verdict devrait intervenir dans les prochaines semaines ou au plus tard dans les prochains mois. µµµ