La socialiste Martine Aubry a des ennuis judiciaires. La maire de Lille (Nord) a en effet été mise en examen pour "diffamation" pour avoir comparé les propos d'un élu Front national de la ville sur le réchauffement climatique à ceux de Jean-Marie Le Pen niant la Shoah.
Les faits remontent au mois d'octobre 2015 lorsque le conseiller municipal Éric Dillies, chef du groupe frontiste, s'en était pris aux "défenseurs de l'alarmisme climatique", et notamment au groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui regroupe des scientifiques et "exerce une véritable tutelle religieuse sur les esprits", selon ce chef de file local du parti d'extrême droite.
"C'est comme le détail de la Shoah, vous ne croyez pas à une évidence (...) C'est quand même votre président d'honneur qui a dit ça, je n'y peux rien.", avait rétorqué Martine Aubry, en référence aux propos de Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du parti, qui avait qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la seconde guerre mondiale.
L'élu FN a opté pour une procédure lourde. Au lieu d'une plainte simple ou d'une citation à comparaître, procédures les plus courantes en matière de diffamation, le responsable frontiste a déposé, en novembre 2015, une plainte avec constitution de partie civile. Cette procédure implique notamment le dépôt d'une caution.
Le cabinet de la maire de Lille a indiqué que cette mise en examen de la maire de Lille remonte à la fin août 2016. Avec cette procédure, une mise en examen est "quasi automatique", et "le juge se borne à vérifier la matérialité des propos tenus", a souligné le cabinet. Le juge peut ordonner un non-lieu ou renvoyer l'affaire en correctionnelle. L'entourage de Martine Aubry se dit "très serein", visiblement convaincu que le propos de la maire "n'est pas constitutif d'une diffamation".