Incinérateur de Villers-Saint-Paul : quels sont les risques pour notre santé ?

Depuis le printemps 2017, c'est avec insistance que nous avons tenté de filmer un sujet sur le site de traitement des déchets et l'incinérateur de Villers-Saint-Paul, et ce sans succès malgré notre insistance depuis plusieurs mois et de nombreux appels auprès des services des relations presse.

Fin novembre 2017, nous avons profité d'une visite guidée pour faire notre métier de journaliste, caméra en main. Aussitôt prévenue de notre présence la direction de la communication nous a interdit de filmer, voire d'enregistrer la visite avec un portable et notre équipe a été alors invitée à quitter rapidement les lieux. Après quelques échanges, nous finissions finalement par visiter le centre, mais cette fois sous bonne escorte en présence de monsieur Olivier Clisson, le directeur du site d'Esiane.

Selon eux, « Les questions clairement dirigées que nous avons posées au directeur du site Esiane, consistaient surtout à trouver une faille, et à vérifier le bon contrôle des installations ». Il n'y étaient « donc à priori pas favorables ». Notre demande avait pourtant été pourtant bien formulée : filmer dans l'établissement, pour en connaître son fonctionnement. Les gestionnaires du site ont-il quelque chose à cacher à la presse locale ?

Mais qu'est-ce qui se cache dans cet établissement qui traite et brûle les déchets de milliers de foyers isariens ? Qui sont celles et ceux qui y travaillent, et dans quelles conditions ? La manipulation et le stockage des déchets posent-t-ils des problèmes de santé et de sécurité ? La fumée qui sort des cheminées est-elle débarrassée de ses principaux polluants ? Autant de questions qui se trouvent aujourd'hui sans réponses.

 

Il faut dire que ses deux énormes fours, avalent chaque jour et incinèrent plus de 10 tonnes de déchets par heure et crache des fumées de vapeur filtrée 24h/24. La combustion des ordures ménagères résiduelles, des déchets industriels banals et autres émanants des encombrants des déchetteries permet de produire de l'énergie pour alimenter le réseau de chauffage urbain de Nogent-sur-Oise, de couvrir les besoins propres du site. La fraction restante est exportée vers l'usine Arkéma et le Réseau de Transport d’Électricité (RTE).

 

 

L'agglomération de Melun condamnée pour la pollution d'un incinérateur

Ce mardi 6 mars, après plus de quinze ans de procédure, les riverains d'un incinérateur de Seine-et-Marne qui recrachait des fumées surchargées en dioxines ont remporté une victoire "historique". Le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'agglomération de Melun pour mise en danger de la vie d'autrui. La collectivité était jugée en raison de la pollution aux dioxines émise par un incinérateur qu'elle exploitait, à Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne). Selon les parties civiles, il y aurait un lien entre cette pollution et une dizaine de cas mortels de cancers ces dernières années sur des riverains du site pollué.

Incinération des déchets, la méfiance reste de mise.

Les usines d’incinération ont très mauvaise réputation : ces installations de traitement des déchets suscitent souvent les craintes des riverains concernés, inquiets pour leur santé. Cependant une usine d’incinération reste une installation industrielle, qui, comme toute installation industrielle, émet inévitablement une pollution.

Il est clair que ces installations le plus souvent déléguées à des sociétés privées où le bénéfice est le souci naturel, n’apportent pas, dans les faits, une très grande garantie sanitaire aux riverains. Il serait pourtant plus logique de préserver toutes ces matières premières (issues de nos poubelles et qui ne devraient jamais y arriver) qui sont brûlées en créant des effluves toxiques plus ou moins filtrées.

 

Photo : Oise média

 

 

 

 

 

 

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